POURQUOI DIEU PERMET-IL TANT DE SOUFFRANCES ?


 

  • 1. 

La souffrance est un sujet bien délicat à traiter par écrit car pour tous ceux qui souffrent, que l'épreuve accable, anéantit même, nos pauvres mots humains sont d'un bien faible réconfort. En face d'une très grande souffrance, le silence s'impose et nous nous sentons impuissants.
La souffrance est un sujet bien délicat à traiter
Pour tous ceux qui souffrent, que l'épreuve accable, anéantit même, nos pauvres mots humains sont d'un bien faible réconfort. Et comme dit Saint-Exupéry dans Le petit Prince qui venait d'éclater en sanglots : « Je le pris dans mes bras, le berçai. Mais je ne savais trop que dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l'atteindre, ni le rejoindre. C'est tellement mystérieux ce pays des larmes ».
En face d'une très grande souffrance, le silence s'impose
Devant la souffrance, nous nous sentons impuissants et bien souvent nos paroles que nous voudrions consolatrices, heurtent. En face d'une très grande souffrance, le silence s'impose. Job a envoyé au diable ses consolateurs bien intentionnés : « Moi aussi si j'étais à votre place, leur disait-il en substance, je pourrais faire de beaux discours. C'est facile de consoler les autres quand on ne souffre pas soi-même. Et vos consolations me sont insupportables. » Jésus Lui-même ne cherchait pas à consoler, mais il agissait.

  • 2. 

Souvent, la souffrance suscite un cri de révolte, même pour ceux dont la foi est solide : « Comment le Dieu d'amour peut-il permettre cela ? » - « Pourquoi moi ? » - « Je ne le méritais pas, ce n'est pas possible, Dieu ne m'aime pas ». Et pourtant Dieu est là qui nous aime. Nous ne comprenons pas car la souffrance est un défi pour l’intelligence humaine. Aucune explication rationnelle ne saurait nous satisfaire pleinement. C'est d’ailleurs ce que Dieu a répondu à Job.

La souffrance n’est pas naturelle

Il n'y a pas de doute que tous nous aspirons à la joie, au bonheur et soudain c'est le drame. Pensons à ces ménages si unis dont le foyer est soudain brisé ; à ces parents qui perdent un de leurs enfants, chair de leur chair et dont ils parlaient avec une admiration inconsciente, ou à ceux qui se réjouissent tant de la naissance d'un enfant et qui doivent accueillir un pauvre petit être handicapé qu'ils devront porter toute leur vie ; à ces enfants qui soudainement se trouvent privés de la source même de leur affection et comme égarés en ce monde ; à ces travailleurs licenciés qui s'angoissent devant leurs faibles ressources financières et leur charge familiale importante ; à ces malades dont l'activité est momentanément arrêtée et quelquefois même définitivement, et l’on pourrait continuer longtemps ainsi. Tant de souffrances physiques et morales nous entourent car il n'y a pas que les souffrances visibles, il y a toutes les souffrances cachées qui sont peut-être encore plus dures.

Le mal est un scandale, au sens propre du mot

Le mal n’est, ni une question, ni un problème, ni une énigme. C’est un scandale : c’est-à-dire ce sur quoi nous butons et qui risque de nous faire tomber. Le mal ne constitue un scandale que parce qu’il contredit un ordre, une beauté, un bien plus fondamentaux. Il est la fausse note dans l’harmonie, la tache dans le tableau.

Souvent un grand cri de révolte s'élève en l'homme

Même pour ceux dont la foi est solide, au moment de grandes épreuves, perte d'un être cher par exemple, Dieu paraît lointain et comme absent. Nous nous disons alors : « Comment Dieu, le bon Dieu, le Dieu d'amour, peut-il permettre cela ? » ou « Pourquoi lui ? pourquoi moi suis-je si éprouvée ? Je ne le méritais pas, ce n'est pas possible, Dieu ne m'aime pas.  » Et pourtant Dieu est là qui nous aime.

Nous ne comprenons pas car la souffrance est un MYSTERE.

Il est certain qu'aucune explication rationnelle ne saurait nous satisfaire pleinement. C'est ce que Dieu a répondu à Job qui l'interrogeait sur les terribles maux dont il était injustement frappé : « Est-ce toi, demande le Tout-Puissant, qui a créé l'Univers. la lumière… ? » Du reste, comment pourrions-nous comprendre pleinement le plan de Dieu avec notre intelligence limitée ? Heureusement Dieu est sorti de son silence et a levé un coin du voile.

  • 3. 

La Révélation cependant nous apporte une lumière nouvelle. Elle nous apprend tout d'abord que la souffrance est entrée dans le monde avec le péché. Dieu a voulu l'homme heureux, et il l’a créé libre, parce qu'Il nous aime et que l'amour ne s'impose pas. La souffrance n’est pas une punition de Dieu, mais en nous détournant de Dieu, nous nous punissons nous-mêmes. Et si nous réfléchissons bien, nous devons reconnaître qu’à l'origine de la souffrance, il y a bien souvent notre faute.

Tout d'abord, la Révélation nous apprend que la souffrance est entrée dans le monde avec le péché

En effet, Dieu a voulu l'homme heureux, heureux de ce bonheur qui était le sien dans cet amour total du Père, du Fils et du Saint-Esprit de toute éternité. Il l'a invité à y participer librement.

Dieu nous a créés libres parce qu'Il nous aime et que l'amour ne s'impose pas

C'est là le plus grand honneur que Dieu ait fait à l'homme de le créer libre et distinct de Lui. Mais l'homme mû par le désir de devenir égal à Dieu, a refusé le plan de Dieu sur lui en s’attachant aux dons qu’il avait reçus sans y voir le don paternel de son Créateur et il a a provoqué la rupture : c'est le « péché originel » commis par les premières créatures humaines qui se sont détournées de Dieu. C'est avec elles que la souffrance est entrée sur la terre et restera le lot de l'humanité jusqu'à la fin des siècles, car coupées de Dieu, elles devenaient incapables de communiquer à leurs enfants ce bonheur qu'elles n'avaient plus.

Ainsi il ne faudrait surtout pas croire que la souffrance est une punition de Dieu : c'est nous qui, en nous détournant de Dieu, nous punissons nous-mêmes

Car si nous réfléchissons bien, nous devons reconnaître qu'à l'origine de la souffrance, il y a bien souvent notre faute. Si la liberté est notre plus grand bien, si elle nous permet de nous différencier de l'animal, elle nous coûte parfois terriblement cher. Lorsque nous préférons nos mauvais instincts à Dieu, lorsque nous nous y laissons aller, nous nous mutilons nous-mêmes et nous nous éloignons de Lui. C'est cela le péché. Ce n'est pas comme on le croit habituellement une simple transgression à une loi, mais c’est beaucoup plus un refus de l'amour de Dieu, un refus de faire sa volonté, un refus de répondre à son appel. Alors, notre esprit coupé de Dieu devient trop faible pour dompter la nature et nous devenons esclave des forces dont est tissé l'univers. C'est ainsi que l'excès de vitesse et l'imprudence sont le facteur dominant des accidents de la route, que les alcooliques et drogués peuplent 37 % des établissements psychiatriques, etc.

  • 4. 

La Révélation nous apprend également l’existence de ce principe de solidarité humaine qui fait que, d’Adam au Christ, nous nous communiquons le bien et le mal. C'est ainsi que de pauvres innocents souffrent de fautes qu'ils n'ont pas commises.

Depuis Adam et jusqu’au Christ, Dieu a voulu dans notre humanité un principe de solidarité qui fait que nous nous communiquons le bien et le mal

La faute d’Adam a eu des conséquences pour tous ses descendants, de même que la Rédemption du Christ concerne tous les hommes de tous les temps. Une âme qui s’élève élève le monde, de même que d’autres subissent les conséquences de fautes qu’ils n’ont pas commises. L’homme a été créé par Dieu à son image, et il participe à la Providence « pour lui-même et pour les autres » comme le disait Saint Thomas d’Aquin.

Dans une logique humaine, on trouverait plus juste que ceux qui commettent la faute en subissent les conséquences

On peut assez naturellement être scandalisés de voir des criminels mourir paisiblement dans leur lit alors que des êtres bons et délicats soient atrocement malheureux. Tous les jours on constate que des innocents souffrent de fautes qu'ils n'ont pas commises : enfants abandonnés, enfants d'alcooliques, etc., comme d'autres naissent dans la joie, qu'un foyer se trouve brisé par la faiblesse et l'inconscience d'un des conjoints, tandis que l'autre a une vie exemplaire et pourtant il subira toutes les souffrances dues au péché de l'époux infidèle, et on pourrait multiplier les exemples à l'infini.

Comment Dieu qui a créé le ciel et la terre, qui est Tout Puissant, qui organise tout, voit tout, peut-il permettre tant de souffrances injustifiées ?

Dieu courait le risque que l’homme sabote sa création. Oui, Il le savait, mais Il savait aussi qu'Il pourrait la restaurer dans une situation plus belle qu'avant et que le bilan serait en définitif positif. Si l'homme a abandonné Dieu, Dieu ne l'a pas abandonné. Et pour montrer qu'il tenait 1°/ à la liberté des hommes et 2°/ à leur solidarité quoi qu'il en coûtât, il a accepté lui-même d'en porter toutes les conséquences.

  • 5. 

La Révélation nous apprend enfin que la souffrance n'est pas jamais voulue par Dieu, qu’elle est un sabotage de son plan mais que ce Dieu qui tient tant à la liberté des hommes et à leur solidarité, n’est pas resté impuissant devant la souffrance humaine, il a envoyé son Fils, absolument innocent, souffrir du péché et du mal des hommes et en porter les plus terribles conséquences, pour restaurer le contact entre l’homme et Dieu et vaincre ainsi le péché dans le cœur de l’homme.

Jésus, l’Innocent, a souffert du péché et du mal des hommes

Le Fils de Dieu lui-même est devenu homme. Innocent comme jamais personne ne l'a été, il est venu sur terre pour apporter aux hommes la possibilité d'aimer Dieu à leur niveau. Tout de suite, il a souffert du péché et du mal des hommes. Ceux-ci n'ont pas voulu le connaître, l'ont rejeté de leur ville, avec indifférence, quand ce n'était pas avec haine. Il a connu l'incompréhension de son entourage, l'abandon et la trahison de ses amis. Dire que cette souffrance n'était pas grand-chose pour celui qui était Dieu serait oublier les propres paroles du Christ « Mon âme est triste jusqu'à la mort », le déchirement de Gethsémani : « Mon Père, si ce calice peut s'éloigner de moi, toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux », et le cri d'angoisse et de solitude du Calvaire – « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ». Pour un être aussi saint, aussi profondément aimant que Jésus, toute cette souffrance atteint une intensité infinie. En s’exposant au paroxysme du mal, Jésus renverse le péché d’Adam : à sa désobéissance répond la parfaite obéissance du Fils, au manque d’amour de nos premiers parents, l’amour pour Dieu et pour les hommes maintenu jusqu’au bout.

La souffrance n'est pas voulue par Dieu : elle est un sabotage de son plan

Du reste, les attitudes et les paroles du Christ nous révèlent la pensée de Dieu face à la souffrance. Il guérit les malades, chasse les démons, ressuscite les morts, non pas de temps en temps mais constamment. La souffrance, comme à nous, lui est intolérable ; il a pitié des foules. Il pleure à la mort de son ami Lazare. Il accepte lui-même de mourir pour mieux vaincre la mort par sa Résurrection.

C’est l’ensemble de la foi chrétienne qui constitue la réponse à cette question du mal

Comme l’exprime le Catéchisme de l’Église Catholique : « Si Dieu le Père Tout-puissant, Créateur du monde ordonné et bon, prend soin de toutes ses créatures, pourquoi le mal existe-t-il ? À cette question aussi pressante qu’inévitable, aussi douloureuse que mystérieuse, aucune réponse rapide ne saura suffire. C’est l’ensemble de la foi chrétienne qui constitue la réponse à cette question : la bonté de la création, le drame du péché, l’amour patient de Dieu qui vient au-devant de l’homme par ses alliances, par l’Incarnation rédemptrice de son Fils, par le don de l’Esprit, par le rassemblement de l’Église, par la force des sacrements, par l’appel à une vie bienheureuse à laquelle les créatures libres sont invitées d’avance à consentir, mais à laquelle elles peuvent aussi d’avance, par un mystère terrible, se dérober. Il n’y a pas un trait du message chrétien qui ne soit pour une part une réponse à la question du mal » (CEC n°309)

  • 6. 

Suivre l’exemple du Christ, c'est ne pas rester impassible, ni insensible devant la souffrance, mais c'est d’abord tout mettre en œuvre pour la faire cesser et ensuite, avec la grâce du Christ, essayer de la transformer en une occasion d’aimer davantage. Souffrir sans aimer est certainement la chose la plus atroce, mais comprendre qu'à travers elle, en luttant contre elle, on rejoint l'amour du Christ, peut permettre de tout changer.

Suivre l’exemple du Christ, c'est d’abord ne pas rester impassible, ni insensible devant la souffrance, mais c'est tout mettre en œuvre pour la faire cesser

Peut-être aussi faut-il profiter de nos épreuves pour repenser le sens que nous donnons à notre vie. Pour certains la vie n'a pas de sens, elle est absurde, résulte d'un hasard, se termine par une mort définitive. La souffrance ne peut ni être vaincue ni même utilisée. On souffre donc en pure perte.

Avec la grâce du Christ, nous pouvons parvenir à transformer la souffrance en occasion d’aimer

À en croire le Christ, au contraire, la vie a un sens. Elle consiste à marcher dans une direction : celle de Dieu. « Je suis la Lumière du monde. Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la Lumière de la vie » (Jean 8, 12). Ce n'est pas contourner l'obstacle ou le faire sauter, mais c'est transformer l'obstacle en occasion d'aimer ; c'est vouloir aborder toute sa vie comme le Christ et grâce au Christ et cela avec la force que nous lui demandons, pour pouvoir constamment être ouvert à Dieu et au prochain : savoir pardonner de tout cœur, accepter par amour pour lui une souffrance aiguë, une douleur physique, morale, etc.

En nous révélant notre impuissance, la souffrance nous offre une occasion de revenir à Dieu

Quand nous prenons conscience de notre pauvreté, de notre fragilité, de notre indigence spirituelle, nous nous rendons compte que par nous-mêmes nous ne pouvons rien. Nous nous sentons plus que jamais dans la main de Dieu, ce Dieu que nous oublions trop souvent dans les périodes de joie et d'abondance. Le fils prodigue serait-il retourné vers son père s'il n'avait pas été dans la misère ? (Luc 15, 11-21). Relisons lentement ce passage en pensant que le fils prodigue, c'est nous ; regardons Dieu, le Père, se précipiter vers nous. Il est là, Il nous attend. Profitons-en pour nous réconcilier avec Lui si pendant un certain temps nous l'avons délaissé. Et comme dit le Psaume 119 : «  Avant d'être affligé, je m'égarais ; maintenant j'observe ton message ».

Et peu à peu, nous devenons capables de mieux comprendre nos frères qui souffrent et de les aider

Alors notre souffrance qui, peut-être, nous a révoltés et éloignés de Dieu, au départ, acceptée et offerte au Christ en union avec celles qu'il a lui-même vécues, ne restera pas stérile, mais aidera tous ceux qui cherchent ou luttent à trouver le chemin de Dieu.

Souffrir sans aimer est la chose la plus atroce, mais comprendre qu'à travers elle, en luttant contre elle, on rejoint l'amour du Christ, alors tout change

« Solution de chrétien » dira-t-on en lisant cette notice. Oui. Mais existe-t-il en dehors du christianisme une réponse meilleure? Ce n'est pas le christianisme qui a inventé la souffrance. Celle-ci est un mystère inéluctable par rapport auquel il faut se situer. Si la réponse chrétienne est celle qui comprend le mieux le problème de l'homme et qui lui permet de se dépasser lui-même pour un plus grand bien sans sombrer dans le désespoir, n'est-ce pas là un signe de sa vérité ?

  • 7. 

Dieu sait notre faiblesse, Il ne nous a pas caché les difficultés du chemin à parcourir sur cette terre. Il nous a même enjoint de porter notre croix et de le suivre, mais tout tunnel débouche sur la lumière. Dieu peut toujours aider et nous devons compter sur lui : même si nous n'avons plus la force de prier, laissons-nous porter par la prière des autres, jusqu'à ce que nous soyons capables de prier avec eux et pour eux et nous verrons le fruit de notre prière.

Oui, Dieu sait notre faiblesse, Il ne nous a pas caché les difficultés du chemin à parcourir sur cette terre. Il nous a même enjoint de porter notre croix et de le suivre

Notre croix ! Non pas celle que nous voudrions choisir en un moment de grand élan mystique mais la croix quotidienne, banale, du travail fastidieux, de la vie monotone, de la solitude, de l'incompréhension des proches, de l'abandon des amis, mais aussi la croix des drames de l'existence.
Chacun de nous a traversé ou traversera ces moments très durs où, à la suite d'épreuves, on perd pied, on se sent absolument sans courage. On a l'impression de se heurter à un mur tant la douleur nous accable, nous anéantit, d'être dans un tunnel, de ne plus y voir clair, de ne plus savoir ce que Dieu attend de nous.

Tout tunnel débouche sur la lumière

A ces moments-là, offrons-lui notre vie qui nous paraît si abîmée par les circonstances, c'est le plus beau témoignage d'amour que nous pouvons lui faire, et petit à petit Dieu nous amènera par des chemins quelquefois obscurs et détournés à réaliser notre vraie vocation de chrétien et rappelons-nous que tout tunnel débouche sur la Lumière.

Dieu nous aidera et nous devons compter sur lui

Aussi si seuls, si incompris, si abandonnés que nous soyons, tournons-nous vers lui et demandons-lui sa force et son aide qu'il ne peut nous refuser. Oui, chers amis, ce sont des périodes presque héroïques à supporter et que nous devons vivre uniquement de fidélité et de confiance en Dieu. De quoi demain sera fait, Dieu seul le sait, mais il nous aidera dans la mesure où nous lui ferons confiance. Notre plus grand tort est d'envisager l'avenir en comptant d'abord sur nous, et sur Dieu après, et c'est pourquoi nous sombrons dans le découragement.
Une fois que le grand ermite saint Antoine eut surmonté sa détresse, il demanda : « Où étiez-vous Seigneur, pendant tout ce temps ?  » Et il lui fut répondu : « Plus près de toi que jamais ».

Même si nous n'avons plus la force de prier, laissons-nous porter par la prière des autres, jusqu'à ce que nous soyons capables de prier avec eux et pour eux et nous verrons le fruit de notre prière

Comme disait cette grande malade : « Quand on est démuni de l'essentiel, on est bien obligé de remettre en question l'idée du bonheur. Pour moi qui souffre journellement, le bonheur consiste à souffrir dans l'espoir, c'est-à-dire en sachant que ma douleur est utile pour sauver les hommes. Dès que je souffre avec désespoir, il arrive que je pense au suicide, je sens que je manque d'air ; le bonheur m'échappe. Mon vœu est de m'unir plus totalement aux souffrances du Christ. Je sais que, sans lui, je ne serais plus de ce monde. » Ou cette autre qui fut très éprouvée : « Et puis il y a eu cette redécouverte de l'Amour après être passée « par la souffrance, après avoir désespéré de l'amour de mon mari, de tout amour, de celui même de Dieu, je crois ». Ou encore ce témoignage : « J'ai su ce que c'était que d'être une morte ou plutôt une vivante sans espoir, rivée à l'instant présent, vide de pensée, incapable de porter autre chose qu'un travail matériel écrasant, n'ayant plus la force que de me traîner seconde après seconde. Le jour où, au bout de tout cela, on découvre un sens à la vie, à la souffrance, tout est transformé et cette vie de morte devient une vie de vivante ». Un autre me disait : « Le bonheur, c'est quelque chose que l'on porte en soi. Une espèce de joie ardente, une paix confiante, une sorte de vie en plénitude où il n'y a rien de trop, une richesse qui vous permet d'accepter les peines et les souffrances aussi bien que les joies, de porter à la fois la beauté et la misère du monde. Plus détachée peut-être, mais indifférente, oh non ! Pleinement consciente des pauvres limites humaines et aussi de nos possibilités de les dépasser. Pleinement consciente de notre égoïsme et certaine, pourtant, de pouvoir petit à petit en se flattant avec soi-même se vaincre et aimer enfin gratuitement le monde entier et soi-même en un unique amour : Dieu. »

Je pourrais vous donner de nombreux témoignages. Les réponses sont toujours la même : à travers les souffrances, ces chrétiens ont rencontré l'amour infini du Christ

En ressuscitant, il a triomphé du mal et il nous appelle à partager sa victoire et sa joie. Cette joie spirituelle ne peut disparaître, elle peut épouser les plus grandes souffrances. C'est elle qui faisait dire à saint Paul en prison : « Je surabonde de joie dans mes fers » et à cet enfant de douze ans, condamné d'une leucémie et qui avait accepté la volonté de Dieu : « Ce que je suis heureux ! » alors que tout son corps était broyé par la souffrance du mal qui le rongeait. Évidemment, il ne s'agit pas d'un bonheur humain, mais d'une paix et joie profonde que Dieu donne à tous ceux qui l'aiment et le suivent.

d'après Monseigneur Maxime Charles - aleteia.org


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