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LISTE DES ANTIPAPES


Un antipape est une personne qui a exercé la fonction et porté le titre de pape, mais dont l'avènement à cette charge n'est pas ou plus reconnu aujourd'hui comme régulier et valable par l'Église catholique.

 

Au cours de l'histoire, il arrivait parfois que plusieurs Papes soient élus en même temps: lors de certaines périodes perturbées de l’histoire de l’Église, des élections irrégulières ont porté sur le trône pontifical des prétendants alors qu’un pape exerçait déjà. D’autres antipapes ont été élus pendant une vacance du trône de façon irrégulière.

Enfin, il est arrivé que les électeurs se divisent en factions rivales et élisent deux Papes différents le même jour. Ceux qui n’étaient pas officiellement reconnus par les véritables autorités ecclésiastiques étaient désignés sous le terme d’antipape.



Clément XV de 1963 à 1973 - "48ème antipape" (non officiel et non reconnu)

Opposé au Pape: Paul VI

 

Ordonné prêtre à Lille le 9 juillet 1933, il est curé de Loubillé en 1938. En 1946, il quitte la Congrégation du Sacré-Cœur de Saint-Quentin. En 1950, il fonde les Apôtres de l’Amour Infini. La même année, il prétend que la Trinité lui apparaît dans une vision et lui déclare qu’il sera le Pape. Le 17 mai 1951, pour "propagation de doctrines erronées, fausses révélations, révolte ouverte contre le Saint-Siège Romain", le Saint-Office le réduit à l'état laïc et dissout l'Institut des apôtres de l'amour infini qu'il a fondé. En 1960, il s'installe dans une ferme à Clémery où, d'après ses dires, la Sainte Vierge lui apparaît le 4 novembre. Proclamé Pape par un conclave à Lyon, six jours après le décès de Jean XXIII et après que Marie lui a "confié les clés de l'Église", il est couronné le 9 juin 1963, sous le nom de Clément XV et prend la soutane blanche. Fondateur de l'"Église rénovée du Christ", il répand une doctrine très traditionnelle (mais aussi additionnée de la croyance aux extraterrestres) en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Italie, en France et au Canada. Il excommunie le Pape Paul VI, élu le 21 juin 1963, qu'il considère comme un usurpateur et tous ceux qui se dressent sur son chemin: évêques, juges, journalistes, ministres, le directeur des impôts de Meurthe-et-Moselle qui lui réclame 300.000 de francs d’arriérés, ainsi que les communistes et les francs-maçons. Le 23 octobre 1966, par "obéissance" et "humilité", "par charité pour les faibles" et pour mieux entraîner certaines âmes réticentes vers [son] "Église de Gloire", il se fait tout de même confirmer évêque par Mgr Cyprien Damge (évêque de la lignée Vilatte). Il prédit qu'une catastrophe mondiale doit se produire le 20 février 1969. En 1974, sa mission pontificale compte quatre "cardinaux" français, cinq italiens, cinq allemands, deux hollandais, un suisse, un américain, un canadien. Il publie un livre, "L'Église du Miracle", ainsi que de nombreuses brochures et tracts, et achète un hôtel-restaurant à Pont à Mousson pour accueillir les "pèlerins". Après avoir été condamné par la justice pour escroquerie, il meurt le 23 juin 1974 d'un cancer de l’œsophage. Diverses scissions ont lieu... sa résurrection, prévue pour Noël 1982, ne se réalise pas."Clément XV" n'a jamais été reconnu comme étant un antipape officiel par l'Église catholique.


Félix V de 1439 à 1449 - 47ème antipape

Opposé aux Papes: Eugène IV et Nicolas V

 

Le duc Amédée VIII de Savoie, dit Le Pacifique, né à Chambéry le 4 décembre 1383, est veuf de Marie de Bourgogne morte en couche en 1422. En 1429, le duc, qui règne depuis le 1er novembre 1391, réunit la Savoie au Piémont. En 1434 il remet le pouvoir à son fils et fonde un ordre semi-monastique (ordre séculier de Saint-Maurice) au château de Ripaille (sur les bords du lac de Genève). Sans être prêtre, il est élu le 30 octobre 1439 à Bâle par les pères conciliaires dissidents qui ont refusé le transfert du concile à Ferrare et déposé Eugène IV ; il est intronisé le 23 juillet 1440 dans la cathédrale de Lausanne. Félix V, dernier des antipapes, n'est reconnu que par la Lituanie et la Pologne. Le 18 janvier 1449, il fait sa soumission à Nicolas V qui lui assure la vie sauve et une situation confortable en le nommant, le 7 avril, cardinal et légat pontifical, vicaire général papal de la maison de Savoie, et évêque de Lausanne et de Genève: ainsi il est mis fin au concile dissident de Bâle. Il meurt à Ripaille le 7 janvier 1451.


Benoît XIV (Carrier) de 1430 à 1437 - 46ème antipape

Opposé aux Papes: Martin V et Eugène IV 

 

Jean Carrier est français. Fait cardinal par l'antipape Benoît XIII, il est élu en 1430 par quatre pseudo-cardinaux (dont Jean Farald) nommés par le premier antipape Benoît XIV, Bernard Garnier et réunis en conclave. Jean Carrier choisit de conserver le nom de Benoît XIV. Il désigne à son tour six nouveaux pseudo-cardinaux : Pierre Trahinier, cardinal de Bethléem, Bernard, cardinal d'Hébron, Pierre Tifane, cardinal de Tibériade, Jean, cardinal de Gibelet, X, cardinal de Iona, et Jacques, cardinal de Césarée. Jean Carrier est abandonné l'année suivante par tous ses partisans, notamment par le comte Jean IV d'Armagnac. Fait prisonnier par le comte de Foix en 1433, il est enfermé dans le château de Foix et y meurt vers 1437 ; il est enseveli au pied d'un roc.


Benoît XIV (Garnier) de 1425 à 1430 - 45ème antipape

Opposé au Pape: Martin V et à l'antipape: Clément VIII

 

Bernard Garnier naît en 1370 dans le sud de la France. Prêtre sacriste de Rodez, élu Pape le 12 novembre 1425 par Jean Carrier, archidiacre de Saint-Antonin au chapitre de Rodez et cardinal créé par Benoît XIII, Benoît XIV refuse de reconnaître Martin V et Clément VIII. Protégé du comte Jean IV d'Armagnac, il est nommé, deux jours plus tard, à l'office de conservateur du domaine comtal de Rouergue. Benoît XIV et Jean Carrier se retirent, aux frontières de l’Albigeois et du Rouergue, dans les gorges du Viaur (affluent de l’Aveyron) où, sous la protection du comte d’Armagnac, ils fondent l’Église de Viaur au château de Tourène, surnommé "Péniscolette" et maintiennent une cour pontificale jusque vers 1430 (les derniers fidèles de cette Église seront condamnés pour hérésie à Rodez en 1467). Jean Carrier, antipape à son tour, à la mort de Bernard Garnier, en 1430, choisira de conserver le nom de Benoît XIV.


Clément VIII de 1423 à 1429 - 44ème antipape

Opposé au Pape: Martin V et à l'antipape: Benoît XIV (Garnier)

 

Gil Sanchez Munoz y Carbón (né en 1370 à Teruel en Espagne), chanoine de Barcelone, élu le 10 juin 1423 par 3 cardinaux et soutenu par le roi d’Aragon, succède à l’antipape Benoît XIII sur son siège à Peniscola (Espagne) : avant de mourir (23 mai 1423) ce dernier avait prévu de perpétuer le schisme en faisant nommer Pape Gil Sanchez Munoz, par les cardinaux qui se trouvaient avec lui. En 1429, après des négociations et, sous la pression de Alphonse V d'Aragon, Clément VIII finira par se soumettre au Pape Martin V lequel, le 26 juillet 1429, le nommera évêque de Majorque où il décédera le 28 décembre 1446.


Jean XXIII de 1410 à 1415 - 43ème antipape

Opposé au Pape: Grégoire XII et à l"antipape: Alexandre V

 

Baldassare Cossa naît à Naples vers 1370. Il est corsaire pendant la guerre navale entre Louis II d'Anjou et Ladislas de Naples. Il étudie le droit à Bologne. Il est fait cardinal par Boniface IX en 1402, puis trésorier et légat. Il vend des indulgences, des charges, des reliques, et même des canonisations. À la tête d'une armée, il prend aux Visconti Bologne qui réintègre ainsi les États-Pontificaux.  Légat de Bologne, il est excommunié par Grégoire XII en raison de ses mœurs dépravées. Il préside le concile de Pise en 1409 et impose l'élection d'Alexandre V (des rumeurs l'accuseront d'avoir empoisonné ce dernier). Il se fait élire à l'unanimité (et à prix d’argent) le 17 mai 1410 et prend le nom de Jean ; il est intronisé le 25 après avoir été ordonné prêtre la veille. Jean XXIII trouve son principal défenseur en la personne de Louis, duc d’Anjou, futur Louis II de Naples, qu’il soutient dans ses prétentions au royaume de Naples. Il est très violent (on lui reproche beaucoup de meurtres) et débauché : on raconte qu'il vivait entouré de vierges, de femmes mariées ou veuves et de nones et qu'il jouait aux dés en invoquant le diable et en trinquant joyeusement. Il est déposé le 29 mai 1415 comme "simoniaque, impudique, empoisonneur et dissipateur des biens de l’Église" par le concile de Constance qu’il a convoqué dans l’espoir d’être confirmé par cette assemblée. Emprisonné dans diverses villes allemandes jusqu’en 1418, il reconnaît finalement la sentence, achète sa liberté à Louis III de Bavière contre 30 000 écus d’or et se rend à Rome où il fait sa soumission au Pape Martin V. En juin 1419, il est nommé cardinal-archevêque de Tusculum (Frascati). Il meurt le 22 décembre 1419 à Florence. Rayé de la liste officielle, il est néanmoins considéré par certains comme un Pape authentique sinon le concile de Constance qu’il a convoqué, ne serait pas valide. Son nom sera repris en 1958 par un de ses lointains successeurs, Saint Jean XXIII (1958 à 1963).


Alexandre V de 1409 à 1410 - 42ème antipape

Opposé au Pape: Grégoire XII et à l"antipape: Jean XXIII

 

Petros Philargès (Phylargis) ou Pierre Filargo, dit Pierre de Candie, est Crétois. Né en 1340 dans l'Ile de Candie (Crète) de parents misérables, il est recueilli par un frère mineur qui le place dans une maison de l'Ordre. Moine franciscain, il étudie à l'université d'Oxford puis à celle de Paris. Pendant son séjour à Paris, il soutient le camp du Pape Urbain VI contre celui de l'antipape Clément VII. Il enseigne la théologie à Pavie. Évêque de Plaisance en 1386, puis de Vicence en 1389, il devient archevêque de Milan en 1402. Le 12 juin 1405, il est fait cardinal par Innocent VII. Il est élu Pape le 26 juin 1409 par le concile de Pise qui a déposé le Pape légitime Grégoire XII (Rome) et l'antipape Benoît XIII (Avignon) lesquels refusent de se soumettre (il y a donc 3 papes). Il est consacré le 7 juillet sous le nom d'Alexandre. L'Église le considère comme un antipape. La France, l'Angleterre, la Bohême, la Prusse, le nord et le centre de l'Italie se rallient à Alexandre V. Alexandre est sous l'influence du cardinal Baltassar Cossa auquel il doit son pontificat. Il meurt dans la nuit du 3 au 4 mai 1410 à Bologne ; des rumeurs accuseront Jean XXIII de l'avoir empoisonné.


Benoît XIII de 1394 à 1422 - 41ème antipape

Opposé aux Papes: Boniface IX, Innocent VII, Grégoire XII et Martin V, et aux antipapes: Alexandre V et Jean XXIII

 

Pedro Martinez de Luna (dit Pierre de Lune) naît vers 1329 à Illueca en Aragon (Espagne). Après avoir été militaire puis professeur de droit à Montpellier, il est cardinal-diacre en 1375 et légat en Espagne en 1387. Il participe à l’élection d'Urbain VI, mais se rallie ultérieurement aux cardinaux français pour élire, en 1378, Robert de Genève l’antipape, qui prend le nom de Clément VII. À la mort de ce dernier, Pierre de Lune est élu Pape par les cardinaux d’Avignon le 28 septembre 1394 et prend le nom de Benoît ; il est sacré le 11 octobre. Benoît XIII est intrigant, ambitieux et tenace. Il compte parmi ses alliés la France, la Castille, le Portugal, l'Aragon, l'Écosse et Chypre. Pierre de Lune a promis, avant son élection, de déposer la tiare, si cet acte était nécessaire pour mettre fin au schisme, mais il refuse d’accomplir sa promesse : le roi de France, Charles VI, qui a favorisé son élection, est profondément irrité de son refus ; il convoque un concile national (1398) dans lequel il est décidé qu’on ne reconnaît plus Benoît comme Pape ; cet exemple est bientôt suivi dans toute l’Europe. Benoît XIII meurt le 27 novembre 1422 à Peniscola en Aragon.


Clément VII de 1378 à 1394 - 40ème antipape

Opposé aux Papes: Urbain VI et Boniface IX

 

Robert, comte de Genève, fils d'Amédée III et de Mahaut d’Auvergne, naît en 1342 à Annecy ou Genève. Évêque de Thérouanne en 1361, évêque de Cambrai en 1368 puis cardinal le 30 mai 1371, il est le légat en Italie de Grégoire XI en 1376. En avril 1378, il prend part à l’élection d'Urbain VI à qui, le collège des cardinaux, dominé par une majorité française, reproche d’avoir été élu à Rome sous la pression de la population en insurrection. En septembre 1378, il participe au conclave de Fondi (Italie), soutenu par le royaume de Naples, qui infirme l’élection d’Urbain et l'élit Pape le 20 septembre; il prend le nom de Clément. Ainsi commence le Grand schisme d’occident (1378-1417). Don Martène prétend que les cardinaux avaient offert le pontificat au roi de France Charles V le Sage (veuf) qui refusa car, estropié du bras gauche, il n’aurait pu célébrer la messe. Clément VII est reconnu par la France, l’Espagne, l’Ecosse et la Sicile. L'Angleterre et le Saint-Empire restent fidèles à Rome. Soutenu par le roi Charles V le Sage, il s’installe à Avignon en 1379. Ursuline, une jeune fille de Parme en Émilie-Romagne, visionnaire, se déplace entre Rome et Avignon pour exhorter le Pape Boniface IX et l'antipape Clément VII à faire cesser le schisme papal. Clément meurt à Avignon le 16 septembre 1394.


Nicolas V de 1328 à 1330 - 39ème antipape

Opposé au Pape: Jean XXII

 

Pietro Rainallucci, dit Pierre de Corbière, naît vers 1260 à Corvara. Franciscain, imposé par Louis IV de Bavière soutenu par les Franciscains, il est élu le 12 mai 1328 et choisit le nom de Nicolas. Nicolas V abdique finalement le 25 août 1330 et se soumet à Jean XXII dont il implore la clémence. Il abjure publiquement ses erreurs le 6 septembre. Il meurt le 16 octobre 1333 à Avignon.


Innocent III de 1179 à 1180 - 38ème antipape

Opposé au Pape: Alexandre III

 

Lando Sitino, né à Sezze (Italie), est élu le 29 mars 1179 par des partisans de Calixte III et choisit le nom d'Innocent. Innocent III est déposé en juin 1180 par les partisans du Pape légitime Alexandre III : il est condamné à être emprisonné à vie au monastère de Cava en Campanie où il mourra vers 1183.


Calixte III de 1168 à 1178 - 37ème antipape

Opposé au Pape: Alexandre III

 

Jean (János ou Giovanni) de Struma, né peut-être en Hongrie, abbé de Struma (Arezzo), est élu fin septembre 1168 et choisit le nom de Calixte. Calixte III se soumet à Alexandre III et abdique le 29 août 1178.


Pascal III de 1164 à 1168 - 36ème antipape

Opposé au Pape: Alexandre III

 

Guido de Créma naît à Créma en Lombardie vers 1100. Cardinal en 1155, il se rend en mission en Allemagne auprès de Frédéric Ier ; soutenu par l’empereur, il lutte contre le Pape Alexandre III.  Le 22 avril 1164, après la mort de l'antipape Victor IV, sans même en référer à Frédéric Barberousse, Rainald (ou Reinald ou Renaud en français), chancelier de l’Empire et archevêque de Cologne, installe l'antipape Pascal III ; ce dernier est consacré le 26. En mai 1165, la Diète de Wurtzbourg décide que tous les évêques de l’Empire doivent obéissance à Pascal III. Le 29 décembre 1965, il canonise Charlemagne, à l’initiative de l’empereur Frédéric Barberousse : le Pape légitime, Alexandre, ne formule pas d’objection. Pascal III meurt à Rome, misérablement, le 20 septembre 1168.


Victor IV (Monticelli) de 1159 à 1164 - 35ème antipape

Opposé au Pape: Alexandre III

 

Ottaviano di Monticelli, Italien, issu des comtes de Tusculum, est nommé cardinal-diacre de Saint-Nicolas par Innocent II en 1138 et cardinal-prêtre de Santa Cecilia de Trastevere par Eugène III en 1151. Il est élu le 7 septembre 1159 par le parti impérial pendant que le parti normand fait nommer Alexandre III. Consacré le 4 octobre, Victor IV chasse de Rome son concurrent et le somme de comparaître devant le concile de Pavie (1162). C’est le second antipape Victor IV (le premier : 1138-1139). Il meurt le 20 avril 1164.

Victor IV (Conti) de 1138 à 1139 - 34ème antipape

Opposé au Pape: Innocent II

 

Gregorio Conti est élu le 15 mars 1138 avec l’appui du roi de Sicile, Roger II, et choisit le nom de Victor. Il est déposé le 29 mai 1139. Il y aura un second antipape Victor IV (1159-1164).


Anaclet II de 1130 à 1138 - 33ème antipape

Opposé au Pape: Innocent II

 

Pietro Pierleoni, cultivé, naît à Rome dans une famille de banquiers israélites convertis. Il est moine clunisien puis cardinal. À la mort du Pape Honorius II, dans la nuit du 13 au 14 février 1130, les cardinaux sont divisés en deux clans : les partisans des Frangipani (17 cardinaux) élisent, le 14, le cardinal Papareschi qui prend le nom d'Innocent II, tandis que, quelques heures plus tard, ses adversaires (la noblesse romaine soutenue par Roger II de Sicile) désignent le cardinal Pierleoni qui choisit le vocable d'Anaclet II. Ils sont intronisés le 23 février (Innocent à Sainte-Marie-Nouvelle, et Anaclet à la Basilique Saint-Pierre). Bernard de Clairvaux reproche à Anaclet ses origines juives : il écrit qu'il considère comme une injure que la "race juive puisse occuper le siège de saint Pierre". Le 19 octobre 1131, au concile de Reims tenu par Innocent II et Bernard, les évêques d’Angleterre, de Castille et d’Aragon reconnaissent le vrai Pape et excommunient Anaclet II. Il meurt le 25 janvier 1138.


Célestin II de 1124 à 1124 (1 jour) - 32ème antipape

Opposé au Pape: Honorius II

 

Tebaldo Buccapeco est romain. Élu à l'unanimité le 15 décembre 1124, il choisit le nom de Célestin. Célestin II ne reste qu’un seul jour sur le trône pontifical : il est contraint d'abdiquer le 16, avant son intronisation, par l'irruption d'émeutiers conduits par les Frangipani qui ont proclamé Honorius II le 15.


Grégoire VIII de 1118 à 1119 - 31ème antipape

Opposé aux Papes: Gélase II et Calixte II

 

Maurice Bourdin naît dans le Limousin. Eduqué à Cluny, il est évêque de Coimbra (1098), archevêque de Braga (1111), puis légat de Pascal II auprès de l’empereur Henri V lequel le fait élire pape, le 8 mars 1118, contre le Pape Gélase II. Il choisit le nom de Grégoire. Abandonné par son protecteur, Grégoire VIII est capturé à Sutri, en avril 1121, par le Pape Calixte II qui le fait enfermer dans un monastère où il mourra vers 1137.


Sylvestre IV de 1105 à 1111 - 30ème antipape

Opposé au Pape: Pascal II

 

Sylvestre IV est antipape du 18 novembre 1105 au 12 avril 1111. Maginulfe, né vers 1050, est un archiprêtre romain qui passe pour prophète dans l'esprit de quelques-uns, et que d'autres regardent comme un devin superstitieux. Le 18 novembre 1105, il est élu par le parti impérial de Rome et choisit le nom de Sylvestre IV ; mais il doit s'enfuir peu après. Après sa soumission au Pape Pascal II, le 12 avril 1111, il serait mort en exil dans la misère.


Albert de 1101 à 1101 (1 mois) - 29ème antipape

Opposé au Pape: Pascal II

 

Albertus est antipape de février à mars 1101. En février 1101, Albert, cardinal-évêque de Porto e Santa Rufina, est élu pour succéder à l’antipape Thierry. Des troubles éclatent après son élection, et il est traîné devant le Pape légitime, Pascal II, qui le fait enfermer au monastère de Saint-Laurent d’Aversa, en Campanie, où il demeurera jusqu’à la fin de ses jours.


Théodoric de 1100 à 1101 - 28ème antipape

Opposé au Pape: Pascal II

 

Theodoricus (ou Theodericus ou Thierry) est antipape de septembre 1100 à janvier 1101. Cardinal-diacre de Santa Maria in via Lata, il est nommé cardinal-évêque d'Albano par l'antipape Clément III. En 1098, il est légat en Allemagne. En septembre 1100, à la mort de Clément III, il est élu Pape et consacré à la basilique Saint-Pierre. Pendant son voyage pour rejoindre l'empereur Henri V, il est capturé en janvier 1101 par des partisans de son rival, Pascal II. Enfermé au monastère de la Trinité à Cava en Campanie, il meurt en 1102.


Clément III de 1080 à 1100 - 27ème antipape

Opposé aux Papes: Grégoire VII, Victor III, Urbain II et Pascal II

 

Guibert de Parme, né en 1023, est Italien. Archevêque de Ravenne, il est suspendu en 1076. Henri IV de Germanie le fait élire Pape au concile de Brixen le 25 juin 1080 ; il choisit le nom de Clément. Au début de l'année 1084, Henri IV marche sur Rome ; Grégoire VII est assiégé dans le château Saint-Ange. Intronisé le 24 mars 1084, Clément III couronne Henri IV empereur dans la Basilique Saint-Pierre, le 31 mars. Grégoire VII est libéré par l'armée de son allié Robert Guiscard ; Henri IV et Clément sont chassés de Rome. Cependant, les ravages causés par les Normands sont tels que Grégoire est chassé de la ville (il mourra en exil, à Salerne, le 25 mai 1085). Sous Victor III (1086), Clément III s’empare de Saint-Pierre, qu’il transforme en citadelle. Il est obligé, en 1087, de se retirer à Sainte-Marie de la Rotonde, mais n’en continue pas moins de dominer sur une partie de la ville de Rome jusque sous Urbain II. Chassé par les Romains (1090), il rentre encore une fois dans la ville (1091), en sort de nouveau (1097) et se maintient dans une forteresse des environs de Ravenne (Civita Castellana) jusqu’à sa mort le 8 septembre 1100.


Honorius II de 1061 à 1064 - 26ème antipape

Opposé au Pape: Alexandre II

 

Pierre Cadalus, d’origine germanique, naît vers 1009 à Vérone. Évêque de Parme, il est élu Pape à Bâle le 28 octobre 1061 contre Alexandre II, grâce à l’appui du Saint Empire et choisit le nom d'Honorius. En 1062, Honorius II prend le château Saint-Ange mais ne peut atteindre la chaire de Pierre. Déposé le 31 mai 1064 par le concile de Mantoue, il se retire dans l’évêché de Parme et meurt en 1072.


Benoît X de 1058 à 1059 - 25ème antipape

Opposé au Pape: Nicolas II

 

Jean dit Mincius ou Minchione (stupide), comte de Tusculum et évêque de Velletri, est imposé comme pape sous le nom de Benoît X, par Grégoire, comte de Tusculum, et ses hommes de main, le 5 avril 1058. Après l'élection de Nicolas II le 6 décembre par le concile de Sienne, Benoît X est déposé et déchargé de l’épiscopat et de la prêtrise le 24 janvier 1059 par le concile de Sutri. Banni, il est enfermé à l'hospice Sainte-Agnès dans lequel il mourra vers 1074.


Grégoire VI de 1045 à 1046 - 24ème antipape - 148ème Pape (légitimité contestée)

Opposé au Pape: Clément II

 

Giovanni Graziano devint Pape en prenant le nom de Grégoire VI. Lui aussi, comme Sylvestre III, peut être considéré comme un antipape car le doute subite sur la légitimité de la déposition du Pape Benoît IX et parce qu'il y eut un échange d'une forte somme d'argent pour accéder à cette fonction. Grégoire VI était un homme très pieux et plein de bonnes résolutions. Il rencontra Henri III, qui avait succédé à Conrad II sur le trône d'Allemagne. Mais Henri convoqua un concile à Sutri en décembre 1046, qui prononça la déposition de Sylvestre III et de Grégoire VI. Ce dernier, reconnu coupable de simonie fut contraint d'abdiquer. Il s'exila en France, à l'abbaye de Cluny, où il mourut.


Sylvestre III de 1045 à 1045 (moins d'un mois) - 23ème antipape - 146ème Pape (légitimité contestée)

Opposé au Pape: Benoit IX

 

Entre la fin de 1044 et le début de l'année suivante une révolte populaire avait mis en fuite le Pape Benoît IX. Les Romains déclarèrent qu'ils en avaient assez de ce Pape corrompu et avec l'aide des Crescentius, Sylvestre III est élu. Mais vingt jours plus tard, au retour du Pape Benoît IX soutenu pas les comtes de Tuscolo, Sylvestre dut s'éloigner et se réfugier dans la région de la Sabine. Il fut vraisemblablement autorisé à conserver son diocèse, mais on ne sait rien de plus de sa vie. Sylvestre III est généralement considéré comme étant un antipape.


Grégoire VI de 1012 à 1013 - 22ème antipape

Opposé au Pape: Benoit VIII

 

Grégoire VI, élu par les partisans des Crescentius, est antipape de fin mai 1012 à avril 1013. Face au pape légitime Benoît VIII, élu le 18 mai 1012, il ne peut se maintenir à Rome et part en Allemagne chercher le soutien d'Henri II, en vain.


Jean XVI de 997 à 998 - 21ème antipape

Opposé au Pape: Grégoire V

 

Giovanni Philagatos, né à Rossano (Calabre), est d’origine grecque. Evêque de Plaisance, il est opposé, en avril 997, par Crescentius II (Jean Crescent), fils de Crescentius Ier, patrice des Romains, au Pape Grégoire V soutenu par Otton III. Jean XVI est déposé par Otton III en mai 998, puis accablé d’outrages et torturé (yeux et langue arrachés, nez et oreilles coupés). Le 2 avril 1013, il meurt à l’abbaye de Fulda.


Boniface VII de 974 à 974 puis de 984 à 985 - 20ème antipape

Opposé aux Papes: Benoît VI, Benoît VII et Jean XIV 

 

En juin, Crescentius Ier (ou Crescent), patrice des Romains, fils de la fameuse courtisane Théodora et du Pape Jean XII, provoque à Rome une insurrection au cours de laquelle il fait enfermer Benoît VI dans le château Saint-Ange et lui donne comme successeur le cardinal-diacre Franco qui est intronisé sous le nom de Boniface VII. Boniface fait étrangler Benoît. Le représentant impérial, le comte Sicco, prend possession de Rome. Déposé en juillet, Boniface s’enfuit à Constantinople avec le trésor du Vatican, Boniface est excommunié par Benoît VII.  En avril, retour à Rome de Boniface accompagné d’une armée byzantine ; il fait jeter Jean XIV dans un cachot de Saint-Ange où il le fait étrangler ou mourir de faim. En mars, Lothaire IV prend Verdun. En juillet, mort subite de Boniface VII: son corps est exposé aux insultes du peuple, traîné par les rues de la ville et finalement, nu et couvert de blessures, jeté et abandonné aux pieds de la statue de Marc-Aurèle ; des prêtres compatissants lui donneront une sépulture chrétienne, le lendemain.


Léon VIII de 963 à 965 - 19ème antipape

Opposé aux Papes: Jean XII, Benoît V et Jean XIII

 

Léon est Romain. Laïc, protoscrinaire (officier du pape), il est le candidat de l’empereur Otton ; il est désigné par le synode romain le 4 décembre 963, puis intronisé le 6 du même mois. Léon VIII est déposé par les partisans de Jean XII le 26 février 964 mais est rétabli par Otton Ier qui le soutient également contre Benoît V. Il meurt le 17 mars 965.


Christophore de 903 à 904 - 18ème antipape

Opposé aux Papes: Léon V et Serge III


Christophore (ou Christophe), un romain, est prêtre de l'église Saint-Damase. En septembre 903, il renverse Léon V. Déposé et emprisonné en janvier 904, il sera exécuté en 906, probablement sur ordre de Serge III.

 


Serge III de 898 à 898 (1 jour) - 17ème antipape, puis légitimé de 904 à 911 - 119ème Pape

Opposé au Pape: Jean IX et à l'antipape: Christophore

 

Serge, fils de Bénédict, naît à Rome dans une famille noble. Fait évêque de Cerveteri par le Pape Formose, il se fait élire Pape une première fois par les ennemis du défunt Formose, contre Jean IX (898), mais il est exilé avec l'accord de l'empereur Lambert de Spolète. Revenu 7 ans plus tard, Sergius est finalement élu en 904, grâce à Théodora l'Ancienne (épouse du sénateur Théophylacte, mère de Théodora la Jeune, et de Marozia, duchesse de Toscane). Serge III est intronisé le 29 janvier 904. Le Pape est l’amant de Marozia, âgée de 15 ans et déjà mariée, dont il a un fils, le futur Jean XI. Avec lui débute, pour la papauté, la période de pornocratie pontificale qui durera jusqu'en 963. Il restaure l'église Saint-Jean-de-Latran. Serge III est le premier Pape à frapper monnaie avec sa propre effigie. Ce Pape, aux mœurs dépravées et suspecté d’assassinats, notamment celui de l'antipape Christophore. Il meurt le 14 avril 911, son pontificat fut l'un des plus honteux de la papauté.


Anastase III de 855 à 855 (???) - 16ème antipape

Opposé au Pape: Benoît III

 

Anastase dit "le Bibliothécaire" (puisque bibliothécaire du Vatican), assista au 4e concile de Constantinople (869) dont il traduisit les actes en latin. Anastase, excommunié par Léon IV suite à certains conflits, mais soutenu par les empereurs Lothaire Ier et Louis le Germanique, Anastase ne se borne pas à protester contre l’élection de son rival Benoît III : il se rend à Rome avec des agents impériaux de Louis II qui arrête le Pape Benoît le 21 septembre 855 et l'accable de coups et d’injures ; mais Anastase, abandonné par les forces armées impériales et meurt peu de temps après.


Jean VIII de 844 à 844 (???) - 15ème antipape

Opposé au Pape: Serge II

 

À la mort de Grégoire IV, le 25 janvier 844, le peuple de Rome élit par acclamation un archevêque sous le nom de Jean VIII, tandis que la noblesse romaine vote pour Serge II, un romain de noble naissance. Il sera rapidement destitué.


Zizime de 824 à 824 (1 mois) - 14ème antipape

Opposé au Pape: Eugène II

 

Zizime (Sisinio, Zizinio), prêtre et cardinal, est élu le 11 février 824 en même temps qu'Eugène II. Il est démis au bout d’un mois.


Philippe de 768 à 768 (1 jour) - 13ème antipape

Opposé au Pape: Étienne IV

 

Philippe, un Lombard, est nommé Pape, le 31 juillet 768 après la déposition de Constantin, autre antipape, par la faction du prêtre Valdibert ; il est consacré dans St-Jean de Latran, mais est déposé le jour même par celle de Christophe et de Sergius qui parvient à faire élire Etienne IV. Philippe retourne paisiblement dans le monastère d'où il a été tiré. Son protecteur, Valdibert, est traité inhumainement : on lui arrache les yeux, on lui coupe la langue, et il en meurt.


Constantin II de 767 à 768 12ème antipape 

Opposé au Pape: Étienne IV

 

À la mort du Pape Paul Ier, Constantin, un laïc de Nepi (Latium), et ses trois frères, Théodore, Passivus et Pascal, suscitent une insurrection armée : Constantin II se fait acclamer pape par la foule le 28 juin 767. Étant laïc, il doit recevoir successivement tous les ordres avant d'être consacré Pape. Constantin II est déposé le 6 août 768, après l'élection de Etienne IV, par un tribunal ecclésiastique parce qu'il était laïc lors de son élection. Après avoir eu les yeux crevés, il est enfermé dans un monastère où il mourra.


Théophylacte 757 à 757 (quelques mois) - 11ème antipape

Opposé au Pape: Paul Ier

 

Théophylacte fut antipape durant quelques mois en opposition au Pape Paul Ier. On ignore presque tout de sa vie et de son avènement en tant qu'antipape.


Pascal Ier de 687 à 692 - 10ème antipape

Opposé au Pape: Serge Ier et à l'antipape Théodore II

 

Après la mort du Pape Conon, Pascal ou Paschal, archidiacre de l’Eglise romaine, est élu pape, grâce à l’influence de l’exarque de Ravenne ; il s'empare d'une partie du Latran où il s'oppose à Théodore. Cependant la majorité du clergé et du peuple reconnaît Sergius. Il sera condamné à l'exil dans un monastère où il mourra en 692.


Théodore II de 687 à 687 (64 jours) - 9ème antipape 

Opposé au Pape: Serge Ier et à l'antipape Pascal Ier

 

Après le décès du Pape Conon, Théodore s'empare de l'intérieur du palais du Latran et Pascal, un archidiacre de Rome, de l'extérieur : pour faire cesser cette lutte, les magistrats, le clergé et le peuple finissent par nommer Sergius Ier comme le 15 décembre 687. Théodore II meurt 34 jours après sa prise au pouvoir, probablement assassiné.


Pierre de 686 à 686 (60 jours) - 8ème antipape

Opposé au Pape: Conon

 

À la mort de du Pape Jean V (le 2 août 686), le clergé désirait l'archiprêtre Pierre pour lui succéder. Finalement, le 21 octobre, pour apaiser les divisions sur le choix du clergé, les évêques choisirent un Pape de consensus en la personne de Conon.


Dioscore de 530 à 530 (22 jours) - 7ème antipape (et fut probablement légitime)

Opposé au Pape: Boniface II

 

Dioscore (Dioscurus), diacre d’Alexandrie, est un ami proche du pape Hormisdas et de l'empereur Justin.

C'est un homme pieux, qui a négocié à la fin du schisme d'Orient en 519, et a l'appui de la majorité du clergé. Soutenu par le parti byzantin, il est élu par le clergé romain hostile aux Goths contre Boniface II, non élu mais simplement désigné par son prédécesseur Félix IV. Le 22 septembre 530, ont lieu les consécrations simultanées de Boniface II dans la basilique de Constantin et de Dioscore au Latran, mais ce dernier mourra 22 jours seulement après son sacre. En décembre, Boniface II condamne la mémoire de Dioscore et force les électeurs de ce dernier à se rétracter ; cependant, Agapet, pape en 535, réhabilitera Dioscore, ce qui amènera certains à considérer ce dernier comme pape légitime.


Laurent de 498 à 499 et 501 à 506 - 6ème antipape

Opposé au Pape: Symmaque

 

Le jour de l’élection de Symmaque, le 22 novembre 498, le patrice Festus entraîne une partie du clergé à choisir pour souverain pontife l’archidiacre Laurent. A la suite des troubles qui se produisent à Rome au sujet de cette double élection, on convient de prendre pour arbitre le roi Théodoric (bien qu’il soit arien) lequel se prononce en faveur de Symmaque qui nomme Laurent évêque de Nocera (1er mars 499). Mais, Laurent ne renonce pas à ses prétentions : en 501, il accuse Symmaque de divers crimes, notamment d’adultère et de rapacité, et les troubles recommencent à Rome. Le concile de la Palme (23 octobre et 6 novembre 502) instruit l’affaire, déclare Symmaque innocent des accusations portées contre lui. Laurent meurt en 506.


Eulalius  de 418 à 419 - 5ème antipape

Opposé au Pape: Boniface Ier

 

Eulalius (Eulalien), né vers 380, est élu le 27 décembre 418, par un collège électoral, réuni illégalement par des diacres. Le 3 avril 419, l'empereur Honorius confirme par une lettre impériale (reçue à Rome le 8 avril) l’élection de Boniface Ier, par un autre collège, plus large et légalement convoqué. Eulalius, se console comme évêque de Nepi en Campanie et meurt vers 423.


Ursin de 366 à 367 - 4ème antipape

Opposé au Pape: Damase Ier

 

Le 24 septembre 366, à la mort de Libère éclatent de violents désordres : les fidèles du défunt pape, réunis dans la basilique Julienne, qui reprochent à Damase de s'être rallié un certain temps, sous le pontificat précédent, à l'antipape Félix II, élisent le diacre Ursin (Ursinus) ou Ursicin et le font sacrer par Paul, l'évêque de Tivoli (Tibur).

Les autres, partisans du défunt antipape Félix II, choisissent Damase et soudoient une bande de voyous qui prennent d’assaut la basilique Julienne où, pendant trois jours, on massacre les partisans d'Ursin.

Le 1er octobre, après que ses partisans se soient emparés de la basilique du Latran, Damase est sacré; avec l’appui du préfet de la ville, Prétextat, il fait chasser Ursin et ses fidèles de Rome d’où les derniers disparaîtront lors de la prise de la basilique libérienne, le 26 octobre. Ursin doit prendre le chemin de l'exil le 15 novembre, et se réfugie à Cologne ; puis, l'empereur Valentinien ayant permis aux bannis de revenir, il rentre à Rome le 15 septembre 367, acclamé par ses partisans. Le 16 novembre, il est à nouveau banni par le Préfet Prétextat et relégué en Gaule, avec sept des siens, par ordre de l'empereur. En 371, les empereurs Valentinien, Valens et Gratien permettent à Ursin et ses amis de rentrer d'exil de Gaule. Le concile de Rome de 378 condamne Ursin et déclare Damase "¨Pape légitime." À la mort de Damase (11 décembre 384), Ursin s'oppose à l'élection du pape Sirice.


Felix II de 355 à 358 - 3ème antipape

Opposé au Pape: Libère

 

Félix, né à Rome, est désigné par l’empereur Constance II pour remplacer le pape Libère en exil, en 355.

Félix II est chassé par les Romains au retour de ce dernier, en 358, et se retire sur ses terres dans les environs de Rome où il meurt le 22 novembre 365. Un cimetière porte son nom à Rome. Félix II était autrefois considéré comme un pape légitime: les deux numéros suivant les noms de Félix III (II) et Félix IV (III), indiquent que Félix II était légitime (premier numéro) ou non (second numéro) ; le numéro utilisé correspond à l’acceptation ou au rejet de l’hypothèse ancienne.


Novatien de 251 à 258 - 2ème antipape

Opposé aux Papes: Corneille, Lucius IerEtienne Ier et Sixte II

 

Après quinze mois de vacance du Saint-Siège (suite au martyre de Fabien le 20 janvier 250), Corneille est élu évêque de Rome, en mars 251. Novatien, prêtre influent de Rome et théologien, qui fut philosophe avant de se convertir, s’oppose violemment à Corneille parce que celui-ci admet à la pénitence ceux qui, par crainte des supplices, ont abjuré le Christ durant les persécutions de Decius (Dèce) on les appelles les lapsi Novation lui, refuse absolument leur absolution. Il se sépare donc de l'Eglise de Rome et fonde son propre mouvement, le novatianismeNovatien quitte Rome en 253 lors de la persécution de Trébonien Galle. On ne sait rien des circonstances de sa mort vers 258.  Son mouvement perdura jusqu’à sa fusion formelle avec l’Eglise catholique 325.


Saint Hippolyte de 217 à 235 - 1er antipape

Opposé aux Papes: Zéphyrin, Calixte Ier, Urbain Ier et Pontien

 

Hippolyte né à Rome. Il est connu pour être un défenseur intransigeant des traditions. Il s’oppose violemment au Pape Calixte qu’il dépeint comme un ancien escroc devenu Pape par des intrigues. Il lui reproche surtout des innovations qu’il qualifie de "laxisme". Calixte accepte en effet de réintégrer dans l’Eglise de grands pécheurs repentants. Le Pape Pontien qui lui succède agit de même. Hippolyte, qui se juge seul détenteur de la vraie tradition, se proclame chef d’une communauté dissidente. On va vers un schisme qui peut durer. Les événements, signes divins, en marquent l’arrêt. En 235, l’empereur Maximin ordonne aux chrétiens de se soumettre au culte impérial. De concert, saint Hippolyte et saint Pontien refusent. La police impériale les déporte dans les mines de Sardaigne et c’est là que se produit la réconciliation. Dans la peine, Hippolyte fait sa soumission au Pape et invite ses partisans à faire de même. Ils partageront le même martyre pour le Christ. Il est considéré comme le premier antipape et il est le seul antipape reconnut comme saint.


À jour: le lundi 19 novembre 2018


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